Camille Bryen: Je peins je

Le peintre et poète Camille Bryen (1907-1977) incarne une figure singulière de l’abstraction lyrique et de la gestualité picturale. Pionnier du mouvement tachiste, son œuvre se déploie dans un entrelacement d’élans spontanés, de textures vibrantes et d’énergies libérées, où la matière picturale semble s’animer d’une vie propre.

L’exposition « Camille Bryen : Je peins je  » invite à une traversée de son univers pictural, où le geste devient le moteur d’une expression intuitive et tellurique. Refusant les carcans de la figuration, Bryen s’emploie à capturer ce qu’il nomme l’« infravisible », cet espace sensible entre le tangible et l’indicible.

Ses toiles, souvent marquées par une superposition de couches chromatiques et de signes à la frontière du langage, témoignent d’une recherche constante de mouvement et de liberté. Loin d’être de simples surfaces peintes, elles sont des terrains d’expérimentation où se joue un dialogue entre la lumière, la couleur et la matière.

Nommée d'après le poème "Je peins je" écrit par l'artiste en 1955, l’exposition explore l’évolution du geste bryennien à l'aune de son rapport à la poésie dans la construction d’un art affranchi des codes académiques.

Dans une époque où la peinture se réinvente sans cesse, Camille Bryen nous rappelle que l’acte de peindre est avant tout une aventure intérieure, un surgissement de l’inconnu au sein même du visible.